Histoires de Marques #10: Dognin, Dentelles Fastueuses

Grande surprise, j’ai découvert il y a peu que ma famille aussi faisait partie du monde de la mode et de la haute couture! L’un de mes grands-oncles était un Dognin, descendant du fondateur d’une fabrique de tulle et de dentelle fondée en 1805. Cette marque a fourni jusqu’en 1985 tous les grands noms de la mode.

1935. Un tailleur de Martial et Armand en dentelle Dognin.

1935. Un tailleur de Martial et Armand en dentelle Dognin.

Jean-Claude Dognin a établie sa fabrique de tulles de soie à Lyon, la grande ville française de la soie. Il lance plusieurs types de tulles de soie après avoir fait passer illégalement des métiers à tisser appelés bobin, de l’Angleterre à Lyon.

Son fils Camille reprend l’affaire, s’associe avec Augustin Isaac et de nouvelles innovations surgissent: une technique permettant d’obtenir une belle imitation de dentelle chantilly, la mécanisation du tissage par l’emploi de machines à vapeur, la centralisation de la confection… Toutes ces nouveautés valent à la Maison la Légion d’Honneur en 1862, et un vif compliment du Maréchal de Mac-Mahon en 1872, les félicitant de leurs efforts pour l’industrie. Ces efforts sont grands: Dognin et Isaac sont parvenu à remonter toute la filière de production, faisant construire eux-même l’outillage et la machinerie pour créer tous les tissus.

1952. Les années 1950 ont du être une décennie en or pour l'entreprise. La dentelle, ce tissu infiniment féminin, était au coeur de toutes les créations, aussi bien manteaux de jour que robes du soir. Ici, c'est Jeanne Paquin qui a mêlé de l'organdi à de la dentelle Dognin. Cette ravissante robe de bal blanche (on portait beaucoup de blanc à cette époque), est surmontée d'une petite cape rappelant le bas de la jupe.

1952. Les années 1950 ont du être une décennie en or pour l’entreprise. La dentelle, ce tissu infiniment féminin, était au cœur de toutes les créations, aussi bien manteaux de jour que robes du soir. Ici, c’est Jeanne Paquin qui a mêlé de l’organdi à de la dentelle Dognin. Cette ravissante robe de bal blanche (on portait beaucoup de blanc à cette époque), est surmontée d’une petite cape rappelant le bas de la jupe.

1957. Cette robe a été travaillée par Castillo pour Lanvin avec de grandes arabesques d'or, sur un tulle de Dognin bien sûr.

1957. Cette robe a été travaillée par Castillo pour Lanvin avec de grandes arabesques d’or, sur un tulle de Dognin bien sûr.

 

Portés par leur excellente organisation, Dognin et Isaac ainsi que leur descendants continueront d’administrer la Maison jusqu’à sa disparition en 1985. Ils restèrent au sommet de l’excellence et ce ni une mauvaise gestion ni la crise économique du début des années 1980 qui les perdit, mais simplement la disparition de la dentelle dans la mode des années 70 puis 80. L’activité de la Maison cessa dés 1975. L’actuel descendant des Dognin, reprenant le nom et le logo familial, s’est lancé avec succès dans la maroquinerie, au début des années 2000. L’un de ses oncles, Emile Dognin, a été l’une des grandes figures de la défense des ouvriers, cherchant à concilier leur bien-être professionnel avec les intérêts de l’entreprise. Son arrière-arrière-grand-père fut un entomologiste réputé. Il a nommé et décrit plus de cent papillons exotiques et sa collection en comprenait 80 000!

La lingerie non plus n'a pas su résister à la beauté des dentelles Dognin! 1957.

La lingerie non plus n’a pas su résister à la beauté des dentelles Dognin! 1957.

1965. Cette robe fait probablement partie des dernières commande de Dognin. Au milieu des années 60, la dentelle a fini par lasser (on se demande comment; moi, je ne m'en lasserai jamais). On préfère maintenant les tissus plus présents, moins fluides et vaporeux, et qui affirme une femme forte et indépendante, non plus une femme toute gracile et presque fragile...

1965. Cette robe fait probablement partie des dernières commande de Dognin. Au milieu des années 60, la dentelle a fini par lasser (on se demande comment; moi, je ne m’en lasserai jamais). On préfère maintenant les tissus plus présents, moins fluides et vaporeux, et qui affirment une femme forte et indépendante, non plus une femme toute gracile et presque fragile…

Et moi dans tout cela? Eh bien je n’ai jamais rencontré mes cousins Dognin. Je sais seulement que ce sont des cousins germains de mon grand-père, du côté de sa mère. C’est donc une parenté relativement proche, et pour moi qui adore la mode, les beaux tissus et bien sûr les bijoux, c’est une grande fierté que des membres de ma famille, même un peu éloignée, aient fait partie de la grande Histoire de la Mode!

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