Vogue

Edité dans une vingtaine de pays, En Vogue devenu Vogue, est l’un des magazines de mode les plus populaire actuellement. Il est l’un des plus anciens journaux de mode encore publié de nos jours. Il fut d’abord un magazine « people », comme on aurait dit aujourd’hui, et traitait de la société mondaine de New York.

Un Vogue de décembre 1892 (source: http://www.fashionologie.com/1761315)

Vogue fut fondé en 1892 par Aldwin Baldwin Turnure, d’abord comme hebdomadaire. En 1909, c’est Condé Montrose Nast, un autre éditeur de presse américain, qui reprend le journal et le fait paraître toutes les deux semaines.

En Europe où il voyage, Nast lance Vogue en Angleterre en 1916, puis en Espagne où il échoue, et en France en 1920 , ou le journal marche immédiatement.

Aux Etats-Unis, Vogue, très puissant, est en concurrence directe avec des magazines tels que Elle ou Harper’s Bazaar. Il propose des patrons en plus des pages de mode et de mondanités.

November 1944

 

January 1950

 

Patrons Vogue. Milieu des années 50 (source: http://sensibility.com/vintageimages/1950s/)

Vogue commence à proposer des articles sur des marques de prêt-à-porter, mais sans cesser de s’intéresser à la haute couture. Une édition masculine est proposée, Men’s Vogue.

En 1973, Vogue devient mensuel. Il se transforme pour s’adapter aux changement de société et aux nouvelles motivations de son lectorat.

En 1988, c’est Anna Wintour qui prend les rênes du magazine version américaine. Elle a inspiré le personnage du « Diable s’habille en Prada ».

En France, Edmonde Charles-Roux, qui est une femme de lettre, devient rédactrice en chef du magazine en 1954. Elle rompt totalement avec la tradition: elle ne parle de mode qu par rapport à d’autres formes de création (Pop Art, photographie…). Elle est licenciée en 1966, pour avoir voulu présenter une femme noire en couverture.

Carine Roitfelt puis Emmanuelle Alt ont été les dernières rédactrices en chef de Vogue Paris.

Vogue France

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Dior prêt-à-porter A/H 2011

Tartan écossais et collant épais, un super look de petite écolière sage!

 

Le chapeau est idéalement joli et élégant.

 

Chic et décontracté!

 

Années 20-30

 

Le look de l’Arc de Triomphe 2011?

 

Un manteau recherché et excentrique!
Ces images sont issues de Dior FB
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Jeanne Lanvin

Encore un grand nom de la mode française… Jeanne Lanvin est née le 1er janvier 1867, peu avant le tournant de la mode que fut Worth et sa première maison de couture.

Jeanne Lanvin

Issue d’une famille parisienne très pauvre, elle commence par travailler dés l’âge de 13 ans chez Madame Felix, créatrice de chapeaux. Elle travaille ensuite dans la chapellerie Cordeau. Après un passage à Barcelone, elle s’installe à Paris sous son propre nom et fonde un commerce de chapeau dans les combles d’un immeuble dont elle loue deux pièces.

Après la naissance de son seul enfant, une fille nommée Marguerite dite Marie-Blanche, elle se met à créer pour cette petite fille des robes qui feront l’envie de toutes. La première collection enfant Lanvin voit le jour. En 1909, une collection femme y fait suite.

Le logo de la marque est un dessin de l’illustrateur Paul Iribe. Il s’inspira de l’amour profond de Jeanne Lanvin pour sa fille, relation un peu étouffante pour cette dernière qui finit par s’éloigner de sa mère.

Elle invente des couleurs (bleu Lanvin, rose Polignac, suite au second mariage de sa fille avec le comte de Polignac, vert Velázquez…) et fonde en 1923 sa propre teinturerie à Nanterre pour que ces couleurs ne soient pas reprises par d’autres maisons.

Dans les années 20, elle ajoute à ses collections femmes et enfants une collection hommes, fourrure puis lingerie. Elle créé une ligne de décoration d’intérieur, en collaboration avec un ami, Armand-Albert Rateau, qui lui décore son hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy. Elle se lance en parallèle dans les parfums et créé le célèbrissime Arpège qui fait toujours référence aujourd’hui.

Reconstitution de la chambre de Jeanne Lanvin par Rateau, avec le bleu Lanvin. (source: http://www.lemodalogue.fr/2006/11/actualite-lire-voir/le-bleu-lanvin/)

Ses sources d’inspiration sont les voyages en Egypte et en Amérique du Sud, et les tableaux impressionnistes dont elle possède une collection. Ses lignes sont fluides, elle cherche à dégager le corps de la femme.

Lanvin

Elle meurt en 1946, après avoir été citée entre autres à l’Ordre de la Légion d’Honneur. L’héritage qu’elle laisse au monde de la mode est immense et couvre à la fois le textile, la teinturerie, la parfumerie et l’architecture d’intérieur. Sa fille puis d’autres membres de la famille et finalement des personnes extérieures à la maison en reprennent les rênes.

Différends modèles de manteaux de 1928.
Robe du soir et robe d'enfant, de Jeanne Lanvin.
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Madeleine Vionnet

Quasiment inconnue du grand public, Vionnet est, au même titre que Chanel ou Dior, l’une des plus grandes et originales figures de la couture française.

Née dans la région Centre en 1876 et morte à Paris en 1975, elle s’installe dans la capitale à seize ans, en tant qu’apprentie dans une maison de couture rue de la Paix. Mariée à dix-huit ans, elle quitte époux et pays à vingt ans pour traverser la Manche, sous pretexte d’apprendre l’anglais. Elle est d’abord couturière dans un asile d’aliénés, puis chez Katy Reilly, laquelle copie des modèles parisiens pour habiller les dames de la bourgeoisie britannique.

De retour à Paris, elle devient première couturière chez les soeurs Callot, grande maison de l’époque oubliée aujourd’hui, puis chez Jacques Doucet. Ce qui fait son succès, c’est sa parfaite maitrise des drapés, acquis lorsqu’elle était en Angleterre. Elle est inspirée par la danseuse américaine Isadora Duncan.

Elle ouvre sa propre maison en 1912, au 222 rue de Rivoli. Elle ferme pendant la guerre, sans toute fois cesser de travailler. Elle habille Liane de Pougy ainsi que d’autres grands noms de l’époque.

 

Madeleine Vionnet travaillant sur sa fameuse figurine en bois, sur laquelle elle modélisait toutes ses robes (source:http://www.jeanmarcpaoli.com/madeleine/vionnet.html)

 

Pendant les Années Folles (1920 – 1930), passionnée de fleurs, elle fabrique des jupes corolles (c’est-à-dire que posées à plat, ces jupes forment un cercle) et introduits des fleurs en colliers, bandeaux ou sur les cols de ses robes.

[vionnet2.jpg]

 

 

Mais l’originalité, chez elle, ne se trouve pas seulement dans la supression du corset, ou dans la coupe en biais qu’elle invente, ou encore dans ses robes fluides aux savants drapés. Elle est aussi et surtout, l’inventeur d’un système de copyright auquel on se réfère encore aujourd’hui. Chaque modèle est photographié de tous les côtés, griffé, et elle appose sur l’étiquette son empreinte digitale. Elle établit également une liste officielle des personnes autorisées à copier ses modèles.

 

Le premier jour de la Seconde Guerre Mondiale, elle prend sa retraite, âgée de 64 ans. Elle donne des cours de couture à la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, mais le reste du temps, entretient une correspondance avec Liane de Pougy et son ancienne première couturière, ou cultive son jardin.

 

Elle meurt à l’âge de 99 ans et est enterrée dans le jura dont elle est originaire, où son père reposait déjà.

 

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Douces Femmes

En 1967, Luigi Zampa, un réalisateur italien, prend comme thème de son futur film la Beauté et tente de l’illustrer au travers de quatre femmes au physique différent mais toutes attirantes. Et l’une d’entre elles est incarnée par Ursula Andress, qui sur cette photographie prise pendant le tournage, semble incendier l’objectif.

Ursula Andress, 1967, sur le tournage de Douces Femmes de Luigi Zampa.
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Histoire de la mode – Partie III – 5/ Les années 50

Après un demi-siècle d’histoire chaotique, et malgré la guerre froide et autres conflits, le monde occidental semble enfin rentrer dans une période de paix et de prospérité. Une croissance gigantesque suit les longues pénuries. Tous les secteurs économiques ont le vent en poupe: la mode, l’électro-ménager, le cinéma, les nouvelles technologies (premiers postes de télévision), l’industrie pharmaceutique…

En matière de mode, de nouveaux tissus apparaissent suite aux progrès techniques: polyester, polyamide et acrylique. Comme toujours, mais plus encore après la guerre, les femmes se veulent élégantes et recherchées, féminines. Christian Dior, avec son style New Look, domine la mode de cette décennie. Chanel, en excellente femme d’affaire, cherche à concurrencer ce style en présentant en 1954 le tailleur aux lignes simples, qui deviendra le modèle des années 60.

Le cinema hollywoodien, alors en plein âge d’or, impose son style par le biais de ses plus grandes vedettes: Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Lauren Bacall… Monroe et Bacall incarnent un style gracieux avec lers robes corolles et leurs jupes longues et droites tombant à mi-mollet. Quant à Audrey Hepburn, elle est l’égérie de Givenchy, lequel créé ses tenues dans « Diamants sur canapé ».

Lauren Bacall, 1950’s
Audrey Hepburn

Les balbutiements du Rock ‘N Roll, encore confondu avec le blues, vont populariser les icônes telles qu’Elvis Presley ou James Dean. Ces jeunes gens portent le jean, ce pantalon deviendra un classique…

En 1957, Dior meurt d’une crise cardiaque en Italie. Yves Saint Laurent lui succède tout en trahissant le style New Look, avec des robes droites et étroites puis des robes Empire, taille sous la poitrine.

Yves Saint-Laurent pour Dior – Robe trapèze (source: lamaisonyvessaintlaurent.blogspot.com)

Dans ces années-là, la minijupe fait son introduction. Elle se propagera au cours des années 60.

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Histoire de la mode – Partie III – 4/ Les années 40

Terrible début de siècle: après une première guerre mondiale en 1914 et une crise économique en 1929, les années 40 s’ouvrent sur la Deuxième Guerre Mondiale et les atrocités nazis; elles se ferment sur la séparation de l’Allemagne et la création du bloc communiste en Europe de l’Est.
Bien sûr, comme pendant chaque période de guerre, la pénurie touche tous les produits et notament les textiles, premiers concernés par les tickets de rationnement. Certaines maisons de couture, dont Chanel, ferment leurs portent mais d’autres subsistent chichement. Il devient difficile de s’habiller, de simplement trouver du tissu. Après l’invasion allemande, en 1941, et le partage de la France en zone libre (au sud) et zone occupée, (au nord), les Allemands ont l’intention d’installer à Berlin la haute couture parisienne. Heureusement, ce projet ne verra pas le jour!
C’est à ce moment qu’apparait la mode consistant à récupérer et détourner tout ce qui tombe sous la main: on coupe ses vêtements dans un rideau, on récupère ou on taille à sa convenance les vêtements des hommes partis se battre. Les jambes sont teintes pour imiter les bas, introuvables ou bien trop chers. Certaines vont même jusqu’à se dessiner une couture  pour accentuer le trompe-l’oeil.
Voici un petit apperçu de la silhouette du début de la décennie jusqu’à la fin de la guerre: le tissu manquant, l’aspect général reste simple. La jupe se porte juste en dessous du genou, les épaules sont carrées, les premières semelles compensées apparaissent et l’on se fabrique de petits chapeaux en forme de turban à partir de chutes de tissus.
La fin de la guerre marque le retour aux festivités, bien que les tickets de rationnement soient maintenus jusqu’en 1949. Les maisons de couture rouvrent peu à peu. La silhouette se féminise de nouveau: robes longues, capes, décolletés en U laissant apercevoir la poitrine.
Et arrive Christian Dior, avec sa collection Corolle, présentée le 12 février 1947 à Paris. Il utilise jusqu’à 20 mètres de tissu pour ses robes, alors que le rationnement, nous l’avons signalé plus haut, est toujours en place. Cela choque mais surtout conquiert toutes les femmes: comment résister à tant de féminité après l’austérité des années passées? cette mode, si porteuse d’espoir par son oppulence, sera celle des années 50.
Différentes silhouettes des années 40 (source: bow-tiiie.blogspot.com)
Lucien Lelong 19470001Lucien Lelong 19470003
Lucien Lelong, 1947
Dior. Cette photo répandue illustre très bien l’esprit du New Look (nom donné à la ligne Corolle par les Américains): épaules larges, poitrine en avant, taille de guèpe et jupe ample.
Chanel – robe du soir (source: http://hprints.com/print.php?id=26964&u=1,22)
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Histoire de la mode – Partie III – 3/ Les années 30

Retour à l’austérité en cette fin de décennie: le krach boursier de 1929 aux Etats-Unis, menant des familles entières à la ruine et au chômage, arrive en Europe. La mode redevient sage: on ne pense plus à revendiquer un style, à se couper les cheveux de façon masculine, mais on revient aux formes traditionnelles. La gaine en latex, descendente du corset, redessine la silhouette.
Le tailleur est la tenue de ville la plus courante, la taille maintenue par une ceinture. A l’été 1933, les tenues de plages découvrent plus de peau: les femmes se mettent en short et les maillots de bain sont de plus en plus échancrés. Les jupes, comme dans la première moitié des années 20, se porte au-dessus du genou, ce qui est jugé très court. Il faut ajouter à cela de plus en plus de tenues décontractées, adaptées aux loisirs, particulièrement à partir de 1936 avec les premiers congés payés.
L’hiver, on porte un manteau ou une cape, et l’on se coiffe d’un bérèt ou d’un chapeau en feutre.
Enfin, à l’été 1939, le pantalon commencent à se généraliser pas le biais d’actrices telles que Katarine Hepburn ou Marlène Dietrich, qui se font photographier portant cet habit. Bien sûr, il n’est pas moulant, mais large et bouffant.
Les grands noms de la mode des années 30 sont Chanel, Vionnet, Lanvin, Balanciaga, Lucien Lelong….
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Chanel, fin des années 30 (source: http://angelasancartier.net/costume-jewelry)
Une robe du soir Maison Alix, c’est-à-dire Madame Grès! (source:http://www.operagloves.com/Fashion/20s30s40sFashion/20s30s40sfashion2.html)
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Trois icônes de la Belle Epoque

Reutlinger ~La Belle Otero,c.1895
Elle eut une vie difficile avant d’acceder à la gloire: elle naquit dans une famille très pauvre; son père avait abandonné sa mère, qui chassa sa fille lorsque elle avait douze ans. Elle tenta sa chance à Barcelone puis à Paris comme danseuse de cabaret, eut des liaisons avec des personnages du « beau monde », et mourut seule et oubliée à l’âge de 96 ans. Sur ces superbes photographies de Charles Reutlinger, l’un des deux plus grands photographes de son époque (l’autre étant Nadar), la robe qu’elle porte est une tenue de scène. La taille des manches accentue la minceur de la taille, tandis que les bijoux, loin d’alourdir la silhouette malgré leur nombre, rehausse sa beauté.
Elle fut danseuse au Cirque d’Eté, puis au Casino de Paris, aux Menus-Plaisirs, aux Folies Bergères, à la Scala et au théâtre des Variétés. Elle était une grande amie de Caroline Otéro, la Belle Otéro. Elle fut la première femme à porter les chapeaux de Chanel, qu’elle contribua à lancer.
Liane de Pougy fut la grande rivale d’Otéro. Tout comme les deux premières, elle était danseuse de cabaret et courtisane. Mariée à dix-sept ans à un homme violent, elle en divorce deux ans plus tard après avoir fui à Paris. Dans la capitale, elle est prise en charge par un auteur dramatique, Henri Meillac, qui lui fait prendre des cours de danse et la fait engager aux Folies Bergères. Elle se lance en parallèle dans une carrière de courtisane. Se repentant de la vie immorale qu’elle avait menée, elle meurt à 82 ans dans un couvent dans lequel elle était entrée comme novice à l’âge de 76 ans.
Pourquoi ai-je choisi ces trois femmes? D’abord à cause de leurs relations: toutes trois se connaissaient. Emilienne d’Alençon était la grande amie de Caroline Otéro qui était la grande rivale de Liane de Pougy. On les nommait « les trois grâces » (non, pas grasses… oui je sors). Ensuite parce qu’elles sont trois icônes de mode: leur style était suivi, admiré ou critiqué, mais ne laissait jamais indifférent. Liane de Pougy, par exemple, fut habillée par Madeleine Vionnet, et Emilienne d’Alençon porta les chapeaux de Chanel. Enfin à cause de cette volonté qu’elles avaient, toutes trois, de sortir de la fange où elles étaient nées et de réussir. Elles n’ont pas été heureuses, en tout cas pas toujours, mais l’auraient-elles été malgré tout, si elles n’avaient pas cherché la reconnaissance sociale?
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Les premiers magazines de mode (et la presse féminine)

Les premiers magazines de mode à proprement parler paraissent dans les années 1880, mais des le XVIIème siècle, on retrouve les traces d’une presse féminine. Peu nombreuses et peu illustrées au commencement, les parutions se diversifient au XVIIIème siècle, la femme ayant une place plus importante dans la société (notament avec le début de leur émancipation et les salons littéraires, existant depuis le règne de Louis XIV en tant que tels, mais prenant leur essort au siècle suivant, presque exclusivement dirigés par des femmes). A la révolution, les titres féminins et féministes sont en augmentation mais ne durent pas.
Au cours du XIXème siècle, les publications féministes, et donc distinctes de la presse de mode, font légions. Elles disparaissent suite à la censure du Second Empire mais prolifèrent de nouveau ensuite.
En 1872, le célèbre Petit Journal, quotidien fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, présente La Mode miniature féminine illustrée. Je n’ai pas réussi à savoir si c’était un supplément ou si c’était intégré au quotidien, je serai ravie si quelqu’un peu me donner quelques précisions! En tout cas, c’est un succès.
Cela donne suite, dans les années 1880, à la création d’une douzaine de titres, comme Le Petit Echo de la Mode, Vogue, L’Illustrateur des Dames…
L’un des plus fameux, Le Petit Echo de la Mode, parait jusqu’en 1983. Quand à Vogue, il a presque 130 ans.
Se développe ensuite une presse féminine plus généralisée. On trouve des magazines de décoration, avec romans-photos, de coeur, au sujet de la vie mondaine… . En 1968, la presse féministe, qui avait grandement diminué, reparait avec vigueur, et la presse féminine généralisée doit s’adapter ou cesser d’exister.
Avec la concurrence de la radio, puis de la télévision, les lectrices sont moins assidues et les revues féminines voient leur tirage chuter énormément. Un regain d’intérêt a lieu dans les années 80 et 90 avec l’adaptation des sujets aux préoccupations de leurs lectrices: on trouve désormais des rubriques d’actualités, spectacles ou personnalités. Plus précisément, Prima et Femme Actuelle sont lancés en 1982 et 1984, conçus d’après des études de marché pour coller au plus près de ce qu’attendent les femmes.
Il existe actuellement dix-sept titres de magazines de mode.
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Histoire de la mode – Partie III – 2/ Années 20, Années Folles

Le renouveau artistique et culturel d’après guerre s’exprime aussi à travers la mode et dans la vie quotidienne. Comme nous l’avons signalé dans le dernier article, beaucoup de femmes veuves sont obligées de travailler. Par ailleurs, elles s’émancipent, revendiquent des droits, veulent plus d’autonomie. D’autre part, les sports et autres activités de loisirs sont accessibles à une part de plus en plus importante de la société. Des vêtements adaptés deviennent donc nécessaires.
Pour commencer, la minceur forme la silhouette de référence, et le bronzage, introduit par hasard par Chanel de retour de vacances, devient à la mode. Plus important, pour la première fois, les jupes raccourcissent jusqu’au dessus du genou jusqu’en 1925, en ce qui concerne la robe de jour et la jupe. Elles se rallongeront par la suite.
La mode s’inspire du mouvement artistique Art Déco, avec des formes géométriques et des lignes simples.
Un intérieur d’hotel style Art Déco (source: http://lartnouveau.com/art_deco/motifs.htm)
Motif Art Déco – Marquetterie de bois (source: http://lartnouveau.com/art_deco/motifs.htm)
Au niveau économique, les années 20 font la prospérité des grandes maisons de couture: 500 000 personnes travaillent dans cette industrie qui habille plus de deux tiers des Françaises. Pour les revenus plus modestes, la solution est de s’habiller chez un petit atelier de quartier, qui copie les modèles des grands couturiers, publiés dans les journeaux ou magazines de mode.
Jean Patou (source: http://cabidee.blogspot.com/)
Lucien Lelong (source: http://www.artandculture.com/)
Fichier:La Gazette du Bon Ton 1922 Pierre Brissaud.jpg
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Histoire de la mode – Partie III – 1/ Les premiers créateurs de mode

Il commence comme apprenti chez deux marchands de textile à Londres, ce qui lui donne une grande connaissance des matières et des besoins. Il s’installe à Paris en 1845, où il travaille chez Gagelin, une enseigne de textile, prêt-à-porter et châles. Il ouvre dans cette maison une filière « couture » et créé ses premiers modèles, puis ouvre sa propre maison de couture. Nous sommes en 1858, et « il »,c’est Charles Frederic Worth (se prononce « Vort »), inventeur de la mode telle que nous la concevons encore aujourd’hui.
Comment en est-il arrivé à cette conception? Il se dit artiste, donc au lieu de répondre à la commande de ses clients, c’est lui qui dessine et réalise ses modèles. Il limite par ce biais le choix du client à la couleur du vêtement et au tissu. Il présente ses vêtements sous formes de collections, portés par les premiers mannequins vivants (dont sa femme et muse, rencontrée chez Gagelin), défilant dans des endroits somptueux. Il initie le cycle de collection Automne/Hiver, Printemps/Eté.
Une robe à tournure signée Charles Frederic Worth, 1885 (source: http://ornamentedbeing.tumblr.com/post/3338203018)
De ce moment aux année 1900, une vingtaine de maisons de couture se crééent. Parmis les plus célèbres, on peut citer Callot soeurs, Jacques Doucet, Jeanne Paquin, Félix…, qui sont visibles lors de l’Exposition Universelle de 1900.
Mme. Jeanne Paquin evening dress. 1905-1907.
Robe du soir Jeanne Paquin, entre 1905 et 1907 (source: http://edwardianera.tumblr.com/post/607647077/mme-jeanne-paquin-evening-dress-1905-1907)
dress evening|callot soeurs|1910–14|1981.380.2
Doucet Edwardian cape
Un somptueux manteau Jacques Doucet, 1905 (cette photo vient d’un site de vente vintage en ligne, accrochez-vous bien avant de lire le prix! http://vintagetextile.com/new_page_363.htm).
Jusqu’en 1914 vont se suivre différents styles, allant jusqu’aux premières suppressions définitives du corset (qui fera une réapparition avec les guépières dans les années 50). Le corsage reste près du corps et terminé d’un col haut couvrant le cou, puis des robes romantiques reprenant les formes anciennes: manches gigot, jupe assez amples, décolleté. Les femmes pratiquent de plus en plus le sport, notament le tennis, le vélo et le golf. Apparaissent donc des tenues adaptées.
Une tenue de tennis vers 1900 (source: http://bmarcore.perso.neuf.fr/tennis/avant14/france-2.html)
Paul Poiret, qui cherche à supprimer les contraintes imposées au corps des femmes, ne baleine plus ses robes qu’à la ceinture, afin de donner une silhouette fine sans comprimer le buste. Il est à l’origine aussi de la mode aux robes droites, telles qu’on les voyait sous le Directoire, dont il s’inspire. L’orientalisme est à la mode, et lui est une seconde source d’inspiration. Il créé le style « sultane », inspiré des costumes de ballets russes alors à la mode, ainsi que des vêtements traditionnels orientaux (le caftan par exemple).
Les Robes de Paul Poiret, racontées par Paul Iribe, 1908
Paul Poiret par Paul Iribe, 1908 (source: http://www.histoire-costume.fr/paul-poiret/)
Mais l’Europe gronde, la guerre approche. Le 1er août 1914, la mobilisation est décrétée et la France entre en guerre. Au cours de cette période, tout manque et notament le tissu. Certaines grandes maisons ferment momentanément leurs portes. De toute façon, l’esprit n’est plus vraiment aux futilités. Un très grand nombre de femmes et d’enfants deviennent veuves et ophelins. Les femmes doivent prendre la place des hommes dans les travaux des champs, ou dans l’artisanat, ou encore dans les usines, car la vie continue malgré l’horreur et la misère du moment. Le choc est d’autant plus difficile que tout le monde reste persuadé que la guerre ne durera que quelques jours… Elle durera quatre ans.
femme usine de munitions 1942
Une femme en salopette (bleu de travail) pendant la Grande Guerre, dans une usine de munitions (source:http://embruns.net/carnet/quebec/quebec-seconde-guerre.html)
Enfin, l’Armistice est signé le 11 novembre 1918. S’ensuit alors une période que l’on nomme Années Folles, et ce nom n’est pas en vain. Même si les festivités, pour plusieurs raisons, n’ont pas cessées pendant quatre ans de guerre, il s’agit à présent d’un renouveau culturel. Lettres et littérature, peinture, sculpture, mode, musique, danse, à toutes disciplines s’ajoute une influence étrangère, due au cotoiement de diverses nationalités au cours de la précédente guerre. Pèle-mèle, on découvre le jazz, les peintres surréalistes ou le music-hall.
femmes en terrasse
Les années 20 sont aussi une période ou la femme change vraiment de vie: tout autant que pendant la guerre, la plupart d’entre elles, veuves et devant élever des enfants, doivent travailler pour subvenir à leur besoin. Depuis plusieurs années, elles doivent donc s’habiller différemment. La mode doit donc changer…
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Histoire de la mode – Partie II – 3/ Le XIXème

Napoléon, après avoir été élu Consul en 1799, monte sur le trône de France en 1804 sous le titre d’Empereur des Français. La France, à cette époque, se remet de la révolution. Mais c’est pour rentrer dans une nouvelle période de guerre au travers de conquêtes et de campagnes militaires.
Depuis les années 1780, l’influence de la mode est l’apanage de l’Angleterre. Au cours de ce siècle, c’est essentiellement le costume féminin qui changera profondément, allant durant l’Empire jusqu’à la première supression du corset depuis la Renaissance. C’est aussi le premier siècle dont on peut découper la mode vestimentaire en décennies.
Beaucoup de gentilshommes vivant à la campagne, ils s’habillent de façon simple et pratique, portant le pantalon troussé dans de grandes en cuir, une redingote par-dessus un gilet et une chemise dont le col relevé est maintenu par un foulard noué autour du cou. Les cheveux ne sont plus poudrés, la perruque a disparue.
Jacques Sablet, « Portrait sur pied d’un seigneur dans un village », époque napoléonienne. (source: http://www.musee-fesch.com/index.php/musee_fesch/Mini-sites/Collections-napoleoniennes/Collections/Portrait-sur-pied-d-un-Seigneur-dans-un-village/(node_theme)/33448)
Les femmes continuent de se vêtir à l’antique, avec des robes plus ou moins longues dont la taille est déplacée sous la poitrine. Le spencer qui les protège du froid est une veste très courte, mettant en valeur le haut du buste. Les gants sont à la mode (il est de mise de ne pas avoir la peau halée, mode qui ne changera, par hasard, qu’avec Chanel), les dames et demoiselles les portent à la suite de manches courtes et bouffantes. Attention, contrairement à une idée très répandue, les robes de cette époque n’était pas systématiquement blanches, même si cela se voyait souvent. On trouve aussi du vert, du bleu,  du rouge, brun…, bref, toute couleur  est possible.
Une splendide robe Empire avec traine: Pauline Bonaparte, princesse Borghese, par le peintre Robert Lefèvre. La jeune femme porte une paire de gants et un éventail dans la main gauche. Elle est parée d’un ensemble diadème, collier, boucles d’oreille et broche (source: http://www.historickekostymy.sk/html/body_costumes.html).
Une toilette plus simple pour cette jeune fille au bord de l’eau, « Portrait d’Aglae » par Aglaé Louise Auguié. On retrouve dans cette toilette le châle qui sera à la mode pendant plus de soixante ans (source:http://titam.tumblr.com/post/3276927309/portrait-of-aglae-by-aglae-louise-auguie)
Avec la fin du 1er empire en 1815 et la Restauration, puis la mort de Napoléon en 1821 à Sainte-Hélène (au large des côtes ouest de l’Afrique), la taille redescend peu à peu et la jupe reprend de l’ampleur. Le corset est de nouveau porté, mais il est fait dans des matérieaux plus hygiéniques et confortables. Jusqu’en 1830, les les jupes raccourcissent à la cheville et sont de plus en plus exagérées en terme de largeur. On porte des chapeaux gigantesques à rubans et plumes d’autruches. La mode masculine, toujours inspirée par les Anglais, reste sobre et évolue peu.
En 1830, sous Louis-Phillippe, la forme de la robe reste à peu près la même mais se rallonge et les accessoires, plumes et rubans disparaissent. C’est la première apparition de la crinoline, du nom de son matérieau d’origine, le crin. Les chapeaux voient leur taille rétrécir. Puis, vers 1840, sous influence angalise, la silhouette devient austère: on élimine beaucoup d’accessoires, on commence à porter la capote, chapeau découvrant les cheveux mais possédant une longue visière, toujours pour protéger le teint du hâle. Les cheveux sont coiffée à l’anglaise, avec de grandes boucles tombant sur les épaules, ou avec des bandeaux couvrant les oreilles.
La tenue de 1840: la capote, le décolleté décoré de dentelle ou de lingerie fine et les gants (source:http://www.costumes.org/history/100pages/timelinepages/1840to1850.htm)
Chez les hommes, la redingote commence à ressembler à nos queues-de-pie actuelles, longue dans le dos et découvrant le gilet en-dessous; le chapeau, toujours un haut-de-forme, perd toutefois en hauteur.
En 1848 est proclamé la République Française et le future Napoléon III en est le président, avant de devenir l’Empereur des Français en 1852.
La robe se simplifie dans leur ornement grâce à l’apparition du velours, dont la beauté élimine tout besoin de rehausser la robe. Il n’y a que pour les robes de soie et de coton que l’on ajoute de la dentelle au décolleté. Mais surtout, après une période « d’acalmie », la crinoline fait son grand retour, et les jupes enflent de nouveau. Cette fois-ci, la crinoline est constituée de cerceaux en acier qui ne nécessite qu’un jupon de dessous pour la pudeur, et un jupon par-dessus l’armature pour en cacher les reliefs sous la jupe de dessus.
Chez les hommes, peu d’évolutions, hormis la primauté de l’habit noir. Le chapeau est toujours hau-de-forme mais les bords sont évasés et relevés.
L’innovation majeur des années 1860 se trouve dans la robe: elles sont à présent assemblées directement par le fabricant, tandis qu’auparavent, il fallait assembler les différentes parties au moment où l’on s’habillait, ce qui donnait l’avantage de pouvoir changer par exemple le corsage ou les manches sans changer toute la robe.
Les années 1870 voient l’apparition des robes à tournures, descendant directement des crinolines si peu pratique que peu à peu, on fait remonter l’ampleur de la jupe sur les côtés. Pour maintenir tout ce tissu, on invente un jupon que l’on surnomme familèrement « faux-cul ».
La structure de la tournure (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Tournure)
Les années 1860 et 1870 sont surtout celles d’un tout nouveau personnage: le créateur de mode. Charles Frederic Worth est le premier d’entre eux, si l’on excepte bien sûr Rose Bertin, la modiste de la Reine Marie-Antoinette. Une toute nouvelle ère s’ouvre dans le vêtement. Dorénavant, ce ne sont plus les femmes qui choisissent leurs tenues, ce sont des créateurs qui les leur proposent. La haute couture parisienne est née…
Un petit résumé en image de l’évolution de la silhouette féminine de 1794 à 1887 (source:http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:1794-1887-Fashion-overview-Alfred-Roller.GIF)
Un grand merci à Tara Maginnis, webmestre et auteur de l’excellent site (en anglais)  » http://www.costumes.org/ « .
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Histoire de la mode – Partie II – 2/ Le XVIIème et le XVIIIème siècles

Au XVIIème siècle commence à apparaître la mode telle qu’on la conçoit de nos jours, c’est-à-dire changeante en permanence. Au lieu de se limiter aux milieux sociaux aisés, le même type de costume est adopté par toutes les catégories sociales. Ce phénomène s’étend à toute l’Europe, et, contrairement à la Renaissance où l’Espagne dictait les modes, c’est la France qui prend l’ascendant et le gardera pendant plusieurs siècles.
Tout au long de ce siècle, la France, de plus en plus florissante malgré la Guerre de Trente Ans (1618-1648), a un fort rayonnement sur l’Europe: on copie la mode française, il est très distingué pour les non-francophones de connaître le français, la renommée des écrivains (Molière, Corneille, Racine,Bossuet…), des peintres et des sculpteurs (Girardon, Lebrun, Coysevox, Champaigne….), et des scientifiques (Pascal, Descartes…) s’étend à toute l’Europe. Le Grand Siècle voit également la création des premières Académies. Le costume subit l’influence de tous ces renouveaux artistiques et philosophiques.
Contrairement à la période précédente où l’on s’engonçait dans costume rigide et encombrant, le vêtement du XVIIème siècle doit être avant tout confortable et élégant (ce qui est une idée très « moderne »). C’est surtout chez l’homme que le costume change. Le pourpoint se rapproche de plus en plus en plus d’une veste longue; la culotte s’élargit et s’allonge également. Les hommes portent l’épée, que ce soient des bourgeois ou des gens de la noblesse.
Fichier:Peter Paul Rubens 095b.jpg
Marie de Médicis vers 1622. La fraise a totalement disparu au profit d’un immense col, le tissu de la robe n’est plus luxuriant. (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_de_M%C3%A9dicis)
La classe bourgeoise cherche à imiter la mode de la noblesse, mais cette dernière veut absolument se différencier. Des lois somptuaires (c’est-à-dire régissant les habitudes de consommation), visent à restreindre cette surenchère de luxe mais elles sont très rarement suivies par la société parisienne, quelque soit le milieu social.
Encore assez sobre sous Louis XIII, la mode deviendra extravagante sous le règne du Roi Soleil: rubans, dentelle, coiffures hautes ou larges, tout doit être vu de loin, tout doit briller. La mouche, petit morceau d’étoffe que l’on pose sur le visage pour imiter un grain de beauté, et la perruque font leur apparition. A l’inverse du costume masculin devenu très ostentatoire, les robes féminines sont plutôt sobres. Le décolleté fait son retour, et on continue, comme dans les siècles précédents, à montrer la chemise.
Costumes du Grand Siècle: Phillipe d’Orléans, son épouse et deux gentilshommes (source:http://17emesiecle.free.fr/Mode.php).
Mais déjà la cour de Versailles décline, le XVIIIème siècle s’avance et des modes nouvelles avec lui. Plutôt que de suivre la mode de la cour, de jeunes issus de milieux commerciaux et financiers, en marge de la société aristocratique, veulent des vêtements confortables et plus sobres. Cette volonté trouve également ses racines dans le changement de goûts et d’idées qui accompagnent la fin du règne de Louis XIV.
Arrive la Régence, puis le règne de Louis XV, et s’ensuit une période de gaîté, de fureur de vivre (comme le dit André Hunnebelle dans son joli film « Le Bossu », 1961) qui n’a plus rien à voir avec la solennité et les aspirations à la gloire en vogue pendant le Grand Siècle. La silhouette se simplifie mais les tissus sont de plus en plus précieux. On porte ce qui se nomme l’habit, une sorte de veste longue, par dessus une chemise près du corps, le justaucorps, et la culotte se porte à présent moulante et s’attache juste au dessus des genoux. Les chaussures, elles aussi rentrées dans une ère de plus grande socriété, sont noires et plates. Cet habillement est porté par toutes les classes sociales, avec bien sûr, des variations dans les étoffes selon la classe sociale ou l’épaisseur du porte-monnaie…
Les robes, quant à elles, sont plus légères. Des paniers rattachés aux hanches remplacent les jupons. Le corset est plus que jamais de rigueur et le bustier est généralement à taille basse. En 1740, une brève extravagance consiste à porter des robes dont la jupe peut faire jusqu’à quatre mètres d’envergure.
Madame de Pompadour. Jupe à paniers, manches larges ornées de dentelles, corsage décoré de noeuds, mules à talon haut (source: http://www.latourcamoufle.com/cahiers-de-antiquaires/l-art-du-portrait-au-xviiieme-siecle/)
Avec Marie-Antoinette, épouse du malheureux roi Louis XVI, la toilette se simplifie beaucoup. Cette fois-ci, c’est par la Reine que la mode descend. Mais Marie-Antoinette qui, pendant la révolution, devint une reine, une épouse et une mère exemplaire par son courage, sa volonté et sa dignité, avait été toute sa vie très frivole. Dans cette cour de France à l’étiquette si rigide, elle s’ennuie, elle veut s’amuser, et surtout, son amour pour les belles toilettes et les bijoux est démesuré. Être à la mode ne lui suffit plus, elle veut lancer la mode, être en avance sur les autres. Après une nouvelle période de fastes vestimentaires, elle revient à des robes plus légères et des chapeaux de pailles. C’est Rose Bertin, la marchande de mode, qui créé ses tenues, et qui peut être considérée comme la première styliste à proprement parler.
Marie Antoinette, 1785
Marie-Antoinette en 1785, avec ses enfants, Madame Royale (qui survécut à la révolution et eut une vie incroyable) et son frère, Louis XVII. On voit très nettement que le costume s’est simplifié: la jupe est bien moins large, le corsage est moins décoré hormis la dentelle sur le décolleté (source: http://womenshistory.about.com/od/rulerspre20th/ig/Marie-Antoinette-Image-Gallery/Marie-Antoinette–1785.htm).
De nouveaux bouleversements arrivent. La révolution est en marche et la France rentre dans une guerre civile de dix ans. Après les horreurs du la Terreur, le Directoire fut une période de soulagement et de gaîté. Les magasins rouvrirent, et les modes firent leur retour sous une forme extravagante: les Incroyables et les Merveilleuses
Fichier:Lesincroyables.jpg
Un Incroyable et une Merveilleuse (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Lesincroyables.jpg)
Les Incroyables cherchent à paraître maigres et en mauvaise santé, un foulard cachant une prétendue excroissance à la gorge ou de toutes aussi fausses écrouelles (manifestations extérieur de tuberculose). Ils se vêtent d’un habit court, de bas tire-bouchonnés, bref, ils font tout pour se donner l’air maladif et contrefait. Quand aux Merveilleuses, elles lancent le vêtement à l’antique, s’habillant de toiles diaphanes, simplement serrées par une ceinture, des bijoux aux pieds, et leur robes ne comportant pas de poches, elles arborent les premiers sacs à main. Les Merveilleuses les plus connues sont entre autres, Madame Tallien et Juliette Récamier.
Fichier:Madame Récamier painted by Jacques-Louis David in 1800.jpg
Juliette Récamier avec l’une des première robes Empire en 1802, donc quelques années après l’époque traitée, il n’y a pas de portrait antérieur. (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Madame_R%C3%A9camier_painted_by_Jacques-Louis_David_in_1800.jpg)
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Madame Tallien, avec une robe et un drapé à l’antique (source:http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Th%C3%A9r%C3%A9sa_Cabarrus.JPG)
Le XVIIIème siècle se referme sur une période sombre, mais une nouvelle ère va commencer avec l’avènement de Bonaparte et le retour des fastes de cour, impériale cette fois-ci.
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Mademoiselle Coco

Chanel est l’un des plus grand nom de la mode française. A l’origine de la société, il y a une femme au caractère affirmé: dés sa jeunesse, elle est animée par une détermination que rien ne peut entraver. Elle veut à tout prix « réussir », en d’autres termes, faire fortune.
Gabrielle Chanel est née le 19 août 1883 à Saumur. Elle est la deuxième de cinq enfants, trois filles et deux garçons. Sa mère meurt lorsque Gabrielle a douze ans. Son père l’abandonne alors sous le prétexte (inventé par Chanel) d’aller faire fortune en Amérique. Ses deux soeurs et elle-même sont accueillies dans un orphelinat en Corrèze, lequel est situé dans une abbaye cistercienne. Ce seront six années rigoureuses mais bénéfiques: elle y puisera son inspiration. Ses frères sont placés dans une ferme comme garçons à tout faire.
Lorsqu’elle a dix-huit ans, Chanel apprend la couture chez les chanoinesses de l’institut Notre Dame de Moulins; en 1903, à vingt ans, elle travaille à la Maison Grampayre, atelier de confection spécialisé dans les trousseaux et vêtements de bébé.
Mais la jeune femme n’a pas la moindre intention de se contenter de ce qu’elle a. Elle s’imagine d’abord dans une carrière de music-hall. En voyage à Vichy où elle séjourne chez un oncle, elle fait quelques apparitions muettes puis vocales, au café-concert « Le Beuglant de la Rotonde ». Le public est constitué entre autres d’officiers, lesquels la surnomme Coco, en raison d’un air qu’elle chante devant eux: « Qui qu’a vu Coco dans l’Trocadéro ».
C’est une jolie jeune femme et elle est très courtisée. L’un de ses admirateurs est Etienne Balsan, officier qui vient de prendre sa retraite pour se consacrer à son écurie de course. Ils deviennent amants. Balsan l’introduit dans la bonne société, lui fait découvrir une autre façon de vivre. Mais elle s’ennuie et romp leur relation. Ils resteront toujours amis.
Chez Balsan, elle rencontre son plus grand amour, et c’est ce personnage qui sera déterminant pour la suite de sa carrière. Arthur « Boy » Capel est un riche homme d’affaire, fils d’un banquier, et fait fortune surtout pendant la Grande Guerre dans le transport de charbon. Mais après la  guerre, il doit se soumettre à un mariage arrangé, ce qui ne l’empêchera pas de rester fidèle à Coco.
Pendant ce temps, cette dernière ne reste pas inactive. Elle commence déjà à se forger une allure lorsqu’elle se rend sur les hippodromes: elle fait elle-même ses tenues et ses chapeaux,  portés bas sur le front, inspirés d’une modiste de l’époque, Lucienne Baraté, qui l’a initié à la chapellerie. Elle mélange les styles: elle apparait en écolière ou en garçon manqué, en empruntant au vestiaire masculin.
Gabriel Chanel s’installe boulevard Malesherbes, dans la garçonnière de son protecteur Balsan, et commence à fabriquer et revendre des chapeaux. Devant ces chapeaux à la fois simples et sophistiqués, d’un style très nouveau, dénués de décorations excessives, le succès est tel qu’elle doit faire appel à deux membres de sa famille pour se faire aider.
Boy Capel prend alors partiellement les choses en main: en 1910, il lui fournit un fond financier pour l’ouverture de son premier salon de modiste, Chanel Mode. A Dauville, durant l’été 1913, il loue une boutique qui portera le nom complet de sa maitresse, Gabrielle Chanel. Le succès continue, la boutique ne désemplit pas. En 1915, elle obtient le même succès à Biarritz, où elle ouvre son premier vrai salon de couture. La guerre éclate, le tissu manque, qu’importe! en excellente femme d’affaire qu’elle est, elle s’adapte en créant des tenues légères, notament pour le sport. L’influence du vestiaire masculin, que l’on sentait déjà, se confirme: elle se met à destructurer la silhouette. Elle a depuis longtemps supprimé le corset; elle en vient à dissimuler le buste sous des formes larges et amples.
Après la guerre, elle s’attache à la création d’une maison de couture à la mesure de ses talents: elle emploie trois-cents couturières. Elle parvient aussi à rembourser Capel et prend donc enfin une totale indépendance face à ses affaires. En 1919, sa vie est bouleversée par la mort de son amant, dans un accident de voiture, et se raccroche à son travail, afin de ne pas se laisser ronger par le chagrin. En 1921, elle s’installe rue Cambon et le temps passant, elle annexe plusieurs numéros, et possède aussi ses propres fabriques de tissu en Normandie.
Bourjois, fondé par les frères Wertheimer, commercialise ses parfums, autre révolution dans la mode. En effet, elle est la première couturière à créer ses propres parfums. Le premier d’entre eux, et le plus célèbre, est le N°5, dont le flacon est inspiré des flasques de vodka des militaires russes.
L’ultra-connu flacon du N°5
Elle continue d’adapter au costume féminin des pièces vestimentaires masculines: ainsi en est-il du chandail ou de la veste en tweed. Le leitmotiv est toujours le même, créer une silhouette simple et élégante dans des vêtements confortables, idéalisant l’image d’une femme moderne et dynamique.
Une des images les plus évocatrices, hormis les parfums, est « la petite robe noire » de 1926. Là encore, une grande nouveauté; le noir était alors réservé au deuil. Comme toujours, la forme est très simple, droite et effaçant le buste. Elle est très vite intégrée à la garde-robe des années 20 et 30.
La petite robe noire de Chanel
Un style simple, certes, mais pas dépouillé. Chanel refuse le qualificatif de « genre pauvre » donné à son style, et agrémente ses tenues de bijoux, dont la création est confiée à Etienne de Beaumont, Paul Iribe et Fulco di Verdura.
La Seconde Guerre Mondiale éclate à son tour. Elle ferme boutique, licencie son personnel et se concentre sur son activité de parfums. Inquiétée après la guerre par les Forces Françaises de l’Intérieur, mais très vite relâchée, elle s’installe en suite, tout en retournant séjourner à paris.
Mais un revers moral ne tarde pas à arriver en la personne de Christian Dior… Avec sa Ligne Corolle, il prône le retour à la silhouette classique: buste moulé, enserré dans un corset ou une guépière, jupe large, talons hauts. Chanel revient en 1954 avec une collection dans laquelle plus que jamais sera imprimé son style. Elle a alors 71 ans. Mais Dior est définitivement vainqueur et la nouvelle collection Chanel reçoit mauvais accueil. Pourtant, elle reste indémodable: certaines actrices comme Romy Shneider ne jurent que par elle.
La mini-jupe de Mary Quant est une nouvelle occasion pour Chanel d’affirmer ses idées. Elle refuse catégoriquement de montrer les genoux qu’elle juge laids.
Restée très seule, elle séjourne au Ritz depuis quinze années quand elle meurt paisiblement, à 87 ans, le 10 janvier 1971.
Elle laisse un immense empire de la mode: vêtements, bijoux, accessoires…, elle a tout embrassé et sa marque est indélébile. Karl Lagerfield, depuis 1983, restitue fidèlement l’héritage de la grande créatrice dans chacune de ses collections. La maison est présente dans le monde entier et son parfum N°5 est très certainement l’un des plus connus. Chanel, ou l’élégance à la française…
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Histoire de la mode – Partie II – 1/ La Renaissance

Toute aussi évocatrice que le Moyen-Âge, la Renaissance est la période du renouveau de l’art, des grandes expéditions maritimes (découverte du continent américain), et des réformes religieuses (naissance du protestantisme). Elle débute au cours du XIVème siècle, d’abord en Italie, puis se propage à travers l’Europe.
Le post sur la mode médiévale l’évoquait, le costume change considérablement à partir de la Renaissance: il ne faut plus seulement orner le corps de riches étoffes et de lourds bijoux, il faut à présent transformer la silhouette. La minceur du buste féminin est accentuée par un corsage très serré, la largeur des épaules masculines est soulignée par d’amples pourpoints. De plus en plus sévère, le costume féminin était, fin XVème et début XVIème siècle, ample mais plutôt aéré: épaules et gorge décolletés, buste moulé, le tout dans la lignée des vêtements de la fin du Moyen-Âge. Suite à l’esprit de morale et d’austérité qui règne alors, on donne une forme géométrique au corps avec le buste triangulaire, la jupe en forme de cloche (soutenue par un jupon, le vertugadin). Les tissus sont d’une extrême richesse: brocart, coûteuses dentelles et broderies fines s’alternent de haut en bas. Sous des manches à crevées, on montre la délicatesse de sa chemise: en effet, cette dernière ne se cache plus mais s’entrevoit, et par ces aperçus, ajoute à la richesse du costume. La fraise, très encombrante, fait son apparition vers 1555. La mode est à la façon espagnole.
Un portrait de jeune femme par Botticelli, vers 1480. La robe est décolletée et moule le buste; les cheveux sont savamment coiffés et enrichis de perles (source: http://www.grandspeintres.com/botticelli/tableau.php?tableau=femme&id_peintre=14)
L’évolution du vêtement durant le XVIème siècle: le portrait d’Elisabeth d’Autriche, épouse du Roi de France Charles IX, vers 1571. Le costume s’est rigidifié, les mains et la tête sont les seules parties visibles du corps. (source:http://www.lesaccrosdelamode.com/le-retour-de-la-collerette)
L’imposante fraise sur un portrait de femme de la seconde moitié du XVIème siècle (source:http://www.atthalin.fr/louvre/histoire_art/renaissance/renaissance13.html)
Le vêtement féminin se compose de plusieurs couches superposées: la chemise, une robe de dessous et une robe de dessus plus courte que la précédente, toute deux très raffinées. Le costume évolue avec une ouverture triangulaire de la robe de dessus, laissant voir le tissu du vêtement de dessous.
Le pourpoint se confirme chez les hommes, marquant la taille. Les jambes sont couvertes de hauts de chausses, sous un petit caleçon rattaché au pourpoint. La chaussure a un bout carré.
Le maquillage prend de plus en plus d’importance, mais il est souvent mauvais pour la santé et abîme la peau et les cheveux. Entretenues par la littérature héroïque, laquelle n’est pas toujours de très bonne qualité, les femmes se teignent les cheveux en blond. C’est aussi à cette époque que la mode du blond vénitien s’installe.
Vers la fin du XVIème siècle, le costume retrounera pour un temps à plus de simplicité. Au cours du siècle suivant, c’est essantiellement le costume masculin qui se transforme.
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Couture Allure Vintage Fashion

Couture Allure est une histoire de mère et de fille. Toutes deux passionnées de vintage et ayant longuement travaillé dans la mode, elles ont fondé à Boston une société revendant du vintage de qualité et de grands couturiers: Anne Fogarty, Jacques Fath, Valentino, Diane von Furstenberg…. Des accessoires, sacs et bijoux s’ajoutent à cette sélection… Un blog vient compléter tout cela: mode, créateurs, style, toute la fascination pour le vintage est concentré dans ces pages.
Un petit exemple des merveilles que vous pouvez y dénicher:
Robe et manteau de soirée Heiser
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Ava Gardner

Ava Gardner… Icône des années 40 jusqu’à sa mort en 1990, elle incarne la beauté, le raffinement et l’élégance féminine. Surnommée avec tout de même un peu d’irrespect « plus bel animal du monde », elle reste l’une des plus grandes figures du cinéma hollywoodien.
Ave Gardner dans « Les Tueurs », en 1946 (source: http://sweetbettylou.blogspot.com/2010/10/ava-gardner.html)
Ava Gardner est née en Caroline du Nord, le 24 décembre 1922. Elle est la dernière d’une famille de sept enfants dont les parents sont exploitants d’une ferme de tabac. Son enfance, pauvre mais tranquille malgré de fréquents déménagements, est endeuillée par la mort de son père lorsqu’elle a douze ans.
Sa mère s’occupe alors d’une pension pour professeurs, et malgré les maigres revenus, elle exige que sa fille reçoive une véritable éducation scolaire, plutôt que de l’aider. Elle étudie la sténo-dactylographie à l’Atlantic Christian College.
Sa soeur a épousé, à l’âge de dix-neuf ans, un photographe professionnel, Larry Tarr. Celui-ci, impressionné par l’éclatante beauté de la jeune Ava, prend une grande série de photos d’elle et les expose sur la vitrine de son studio. Un agent de la MGM a remarqué la photo. La jeune fille est alors contactée et se voit proposé un essai. On est en 1941 et elle alors dix-huit ans.
Elle signe avec la MGM un contrat à 50 dollars par semaine, mais elle ne fait que des apparitions dans une série de film où elle n’est pas créditée. Elle prend en parallèle des cours de diction pour se débarrasser de son accent et des cours pour placer sa voix. Ce n’est qu’en 1946 qu’elle obtient enfin un rôle dans « Les Tueurs », aux côtés de Burt Lancaster dont c’est également le premier grand rôle. Ce film noir révèle Ava dans toute sa splendeur, au travers du portrait d’une femme fatale.
Elle fréquente puis épouse Mickey Rooney, un acteur déjà réputé bien qu’il soit à peine plus agé qu’elle (deux ans). Ils divorcent seize mois plus tard: Rooney trompe son épouse avec une femme écrivain qu’il avait, peu de temps plus tôt, interdit à Ava de lire. Cette dernière le dira elle-même, il ne fait rien pour l’aider à sortir de l’ombre…
Mais finalement, elle n’a besoin de personne: sa beauté et son talent qu’on lui laisse peu à peu révéler, vont faire sa réussite; notament à travers « Les Tueurs » que nous avons déjà évoqué, puis avec « Marchands d’illusions », dont le rôle principal est tenu par Clarke Gable, son idole d’enfance, qui a insisté pour l’avoir comme partenaire.
Elle se marie en 1945 avec Artie Shaw, mais de nouveau, ce mariage est un échec et ils divorcent un an plus tard. Shaw, très critique, blessant et cynique à l’égard de son épouse, lui annonce entre autres gentillesses: « Ava, tu es tellement belle, mais tu es bête comme une oie ».
A la fin des années 40, elle est enfin une star dont on parle de plus en plus. Elle côtoie de grands réalisateurs, de grands acteurs et surtout, sa liaison avec Frank Sinatra débute en secret. Quand l’affaire devient publique, c’est un scandale, Sinatra étant marié. Après son divorce, il épouse Ava. Mais ils sont rongés par la jalousie, et ils finiront par se séparer. On dira d’eux qu’ils ne pouvaient vivre ni ensemble, ni séparément.
Enfin, les années 50 voient sa carrière décoller une fois pour toutes. Elle enchaîne les grands rôles auprès de grands réalisateurs: « Pandora » avec James Mason, « Mogambo », de nouveau avec Clarke Gable, « La Comtesse aux pieds nus » avec Humphrey Bogart… « Mogambo » lui obtient sa seule nomination aux Oscars. Et « La Comtesse aux pieds nus » présente certaines similitudes avec sa propre vie, alors qu’elle devait retracer implicitement l’ascension de Rita Hayworth, à qui le rôle avait été proposé et qu’elle avait refusé.
Avec Humphrey Bogart dans « La Comtesse aux pieds nus » (source:http://www.cornel1801.com/1/h/Humphrey_Bogart/filmography_quotes.html)
Elle s’installe a cette époque en Espagne, pays vers lequel elle se sent attirée. Son divorce d’avec Sinatra, en 1957, sera suivi d’une relation plus apaisée avec un torero réputé.
Les années 60 voient le déclin de sa carrière cinématographique: les échecs s’accumulent, souvent immérités. Elle s’installe à Londres en 1968, tout en continuant les déplacements aux Etats-Unis et en Espagne. Elle a une liaison, de nouveau violente, avec l’acteur George Scott, qui boit énormément.
Avec Omar Sharif dans Mayerling, en 1968 (source: http://www.cinereves.com/acteurs/actrices/1270-ava-gardner)
Elle reste profondément aimée, même si ses apparitions sont de plus en plus rares. Dans les années 80, elle tourne quelque films, dont Harem avec Omar Sharif, qu’elle retrouve presque 20 ans après Mayerling.
Sa santée, grandement amoindrie par l’alcool qu’elle s’est mise à consommer très jeune actrice pour oublier son stress et ses angoisses, se détériore de plus en plus. Elle a une attaque cardiaque en 1986 et, en 1990, elle est atteinte d’une pneumonie. Elle meurt à Londres Le 25 janvier de la même année. La légende, elle, perdure….
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Christian Dior

Qui ne connait ou n’aime pas Dior? Pourtant, la carrière du créateur de la maison fut fulgurante: à peine plus de dix ans sous sa propre griffe. Au sortir de la guerre, il surprend, voire mécontente, par ses robes exubérantes, nécessitant de longs mètres de tissus. Chanel avait libéré le corps de la femme; peu lui importe, il réssucite la taille de guèpe, la jupe bouffante et les talons haut…
Christian Dior nait le 21 janvier 1905 à Granville, en Basse-Normandie, dans le département de la Manche. Il est issu d’une famille industrielle aisée, à laquelle on doit… la lessive Saint-Marc. Prédestination? En tout cas, très vite, il se sent attiré par le dessin et la confection de déguisements, ainsi que par la musique.
Christian Dior
Mais c’est à l’Ecole des Sciences Politiques de Paris qu’il s’inscrit, poussé par sa mère à embrasser une carrière diplomatique. En 1926, il quitte cette école sans diplôme et ouvre une galerie d’art. Il y expose de grands noms telle que Picasso, Matisse, Dali. La crise des des années 30 met fin, comme à tant d’autres choses, à cette entreprise.
1931 est une année difficile: mort de sa mère, ruine de son père suite à de mauvaises spéculations, vente de la maison de Granville où il a passé toute son enfance, et début d’une decennie durant laquelle il vivra aux dépens de ses amis. Il vend quelques tableaux, ses premiers croquis de chapeaux et de robes, et se voit finalement embauché, après son retour du service militaire en 1935, comme dessinateur pour le Figaro Illustré.
Avec le soutien de quelques amis, il créé des costumes et parvient à faire accepter des croquis à des grandes maisons de couture, telles que Nina Ricci, Cristobàl Balanciaga et Claude Saint-Cyr.
Enfin, il met le pied dans le monde de la Haute Couture: en 1938, il créé trois collections pour Robert Piguet, un suisse couturier et créateur de parfum, de sept ans son ainé.
Robert Piguet Logo
Nouveau tour du destin, alors que l’on commence à parler de lui, la Deuxième Guerre Mondiale éclate et il est mobilisé. Au bout d’un an, ayant pu quitter l’armée, il rejoint son père et l’une de ses soeurs dans le sud de la France.
Il revient à Paris en 1941 et rentre chez Lucien Lelong, un couturier très connu de 1920 à 1950. Marcel Boussac, grand industriel textile, le découvre et, croyant en lui, investit soixante millions de francs, permettant à Dior de s’installer au 30, avenue Montaigne. Nous sommes alors en 1946.
L’entrée de la boutique Dior (source: http://dicasparisemfoco.blogspot.com/2011_01_01_archive.html)
En février 1947, il créé sa première collection, « Ligne Corolle », que les Américains rebaptiseront « New Look ». Les réactions sont très diverses. Il faut dire qu’après les imposantes restrictions d’après-guerre, le couturier n’hésite pas à utiliser jusqu’à 20 mètres de tissu pour ses robes, ce qui choque une partie du publique. D’autre part, à une époque où les femmes commencent à revendiquer leur indépendance, où enfin elles ont acquis quelques droits dont certains depuis peu (port du pantalon, vote…), il impose une silhouette faisant figure de retour à la période classique: buste très moulé, poitrine haute, taille très ceintrée, et il y ajoute des jupes plutôt courte pour l’époque (aux genoux), et des talons hauts. Cela fera réagir Gabrielle Chanel. Mademoiselle Coco n’aura-t-elle donc tant travaillé à libérer le corps des femmes que pour voir celui-ci s’emprisonner de nouveau dans des vêtements moulants, des jupes trop larges entravant la marche? Eh bien oui, car malgré tout, cette première collection est un succès. Le goût du luxe, de plaire, après tant d’années difficiles, est remis en avant.
Le premier défilé de Dior (source: http://www.eternnyt.com/eternnyt/hommage-a-christian-dior/)
Par la suite, il connaitra d’immenses triomphes, que ses collections se soient simplifiées ou qu’elles aient retrouvé leur exubérance première. Sa ligne de conduite sera la géométrie des lignes H, A et Y: le H amincit le buste, rend la jupe plus étroite. La ligne Y élargit les épaules tout en rendant filiforme la longueur du corps. Le A met en valeur la l’ampleur de la jupe.
Alors qu’il se trouve en Italie afin de se reposer, en octobre 1957, il meurt d’une crise cardiaque. Yves Saint-Laurent lui succède immédiatement. Après lui, ce sera Marc Bohan de 1960 à 1989. Gianfranco Ferré reprend les rènes de la maison jusqu’en 1996, date à laquelle il est remplacé par John Galliano, à la suite du remaniement du groupe LVMH créé par Bernard Arnaud. John Galliano, suite à des propos antisémites tenus sous l’emprise de l’alcool (soit dit sans chercher à l’excuser), est licencié en mars 2011 et remplacé par Ricardo Tischi.
Actuellement, la maison Dior est l’une des plus connues au monde. Il existe 160 boutiques à travers le monde. Sa force réside en ses créateurs et ses gérants, qui ont su allier qualité et créativité à une bonne gestion financière. Dior, avec Chanel, est vraiment le symbole du luxe et de la mode dans le monde.
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Les saris et autres vêtements indiens

Le sari fait partie des rares vêtements antiques encore couramment porté de nos jours. C’est un vêtement drapé tout autour du corps, dont le style varie selon la région et la caste.
On en trouve des traces dés le troisième millénaire avant Jésus-Christ et de nombreuses légendes circulent à son propos. L’une d’elle raconte qu’une jeune femme serait tombé aux main d’un clan adverse et que le dieu Krishna promit de protéger sa vertu. Quand ses ennemis voulurent porter la main contre elle, et tentèrent de la dévêtir, ils n’y parvinrent pas car des mètres de tissus se déroulaient sans la dénuder. Le dieu sauva ainsi la jeune fille. Une autre légende met en scène un tisserand qui voulu fabriquer un vêtement de femme où seraient inscrits « le miroitement de ses larmes, la cascade de ses cheveux longs, les couleurs de beaucoup de ses caprices et la douceur de son contact ». Quand il eu tissé tout ces attributs, il avait obtenu plusieurs mètres de tissu. Il s’assit et sourit longuement.
Une peinture du XIVème siècle avant notre ère représentant une femme en sari (source: http://www.couleur-indienne.net/Un-vetement-resolument-indien-et-sensuel-Le-Sari_a26.html?start=100)
Quoiqu’il en soit, c’est un vêtement constitué d’un jupon et d’un corsage autour desquels se noue le drap, dont les dimensions sont de cinq à huit mètres de long et environ un mètre dix à un mètre vingt de large. Il en existe différents styles, qui ont été classés par une anthropologue française. En voici quelques exemples.
Le style nivi est de plus en plus couramment porté (source: http://aysel.e-monsite.com/categorie,culture-indienne,2581036.html)
Le sari dravidien est constitué de deux morceaux: l’un s’enroule autour du jupon, l’autre couvre le buste.
Au temps des Mogols apparait le lehenga choli. Aussi beau qu’un sari mais bien plus simple à porter car les longs mètres de drap ont presque disparu, il se compose d’une jupe et d’un corsage très travaillés, et d’une longue étole assortie, nommée le dupatta. Ce dernier se drape de différentes façon: soit de manière à constituer un voile, soit troussé dans la jupe tout autour de la taille et l’extrémité rejetée derrière l’épaule comme un sari, soit encore posé sur l’épaule en laissant une grande longueur derrière et en drapant le devant tout autour du corps…, bref, comme pour le sari, des myriades de drapés différents sont possibles.
Des lehenga modernes (source: http://www.bride-pride.com/blog/outstanding-lehenga-choli-is-a-great-fashion.asp – Je me trouve dans l’impossibilité de trouver une image qui ne soit pas issue d’un site de vente en ligne; vous m’excuserez donc pour ce lien commercial).
Un autre vêtement féminin indien est très connu en occident: il s’agit du salwar kameez. Cette fois-ci, c’est une robe portée sur un pantalon, de même que pour le churidar kurta. la différence réside dans la longueur et l’ampleur du vêtement supérieur. A ces deux vêtements sont toujours associé le dupatta, cette étole de grande dimension, et dont il faut signaler qu’on en trouve la trace dés la plus haute antiquité indienne (civilisation de l’Indus, vers 5000 avant notre ère; on connait des statues de prêtres portant le dupatta).
Un churidar (source [commerciale de nouveau]: http://www.asia-club.ch/?page_id=53)
et un salwar (là je n’arrive pas à mettre la source, mais c’est encore un site de vente en ligne…)
Enfin, dans les vêtements masculins, on compte le dhotî, drap de cinq mètres de long s’enroulant autour des jambes de façon à former une sorte de pantalon, léger malgré la longueur et donc le poids du tissu, et très bien adapté au climat indien. Le longhi, quant à lui, est un dhotî imprimé et coloré. Il est originaire de l’Inde du sud.
On peut constater une certaine uniformité dans les vêtements indiens: ils sont portés drapés aussi bien par les hommes que par les femmes, même si ce ne sont ni les mêmes drapés, ni les mêmes tissus (ils sont plus raffinés pour les femmes), ni les mêmes couleurs (plus terne pour les hommes). La plupart de ces vêtements existent depuis des siècles pour certains et depuis des millénaires pour d’autres. Il faut noter l’extrême richesse des tissus: brodés, enrichis de pierreries (fausses de nos jours bien sûr, de perles, de pâtes de verre de couleur, le sens de la parure est très développé et ce dés une époque très reculée. Les indiens ont tendance à garder les formes traditionnelles de leurs vêtements tout en les occidentalisant: par exemple une kurta (tunique) va garder son allure générale mais sera raccourcie pour être portée sur un jean. En certaines partie de l’Inde, l’habillement traditionnel a beaucoup laissé place aux vêtements occidentaux, mais dans l’ensemble, les saris et les autres types de vêtement sont toujours en vigueur.
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Histoire de la mode – Partie I – 3 – Le Moyen-Âge

C’est au moment où l’on rentre dans le Moyen-Âge que toute la complexité de la mode et du vêtement s’intensifie: c’est la période où enfin, la tenue masculine et la tenue féminine vont se différencier, avec l’apparition de la culotte, ancêtre du pantalon en occident, pour les hommes. A titre de rappel, le pantalon a été apporté par les peuples cavaliers (Scythes, Huns, Alains, Sarmates…) et sera d’abord adopté par les peuples orientaux (Empire Byzantin par exemple).
Nous avons laissé, dans le dernier article, l’Empire Romain à son démentèlement et sa scission en deux parties (Orient et Occident). Nous avons vu que de nouvelles sociétés se formaient sur un système féodal: un seigneur ou une sorte de roitelet octroie des fiefs à des vassaux, lesquels en échange lui jurent fidélité et forment une armée en cas d’attaque (la réalité est plus compliquée mais ce n’est pas notre sujet).
Le Haut Moyen-Âge (du Vème/VIème siècle jusqu’au XIème siècle) est encore sous influence romaine: rappelons que les envahisseurs ont maintenu une grande partie des lois et traditions romaines. Le style vestimentaire, subissant aussi cet influence, est un mélange de costume romain et barbare; ainsi, le costume type d’un roi Franc est un manteau de pourpre décoré d’abeilles d’or, une cuirasse de style romain, la tête nue et les cheveux longs; des pièces d’orfèvrerie cloisonnée (boucles de ceinture, agraphes, fibules…) complètent l’ensemble. A propos des cheveux longs, il faut savoir qu’il s’agissait autant d’un signe de force et virilité chez les hommes qu’ils étaient symboles de féminité et de beauté chez les femmes.
Trois-cents ans plus tard, Charlemagne porte un costume décrit par un écrivain du IXème siècle, Eginhard: l’Empereur porte le costume national des Francs; il se compose d’une chmise et d’un caleçon de toile, par dessus lesquels sont portés une culotte (donc l’ancêtre du pantalon dont nous parlions plus haut) et une tunique brodée de soie. Des bandelettes lui couvres les jambes et les pieds. En hiver, les épaules et la poitrine sont couverts d’une sorte de gilet en peau de loutre ou de rat. Une saie (à mi-chemin entre le manteau, la cape et la tunique) est posée par dessus le tout.
Les dynasties mérovingienne (avant Charlemagne) et carolingienne (descendant de Charlemagne) portent des costumes rendant apte à monter à cheval. Il existe donc deux sortes de tunique: une courte pour l’équitation et une longue pour la vie quotidienne. Les femmes porte le même type de vêtement: la chainse, tunique longue et ajustée, recouverte du bliaut; ce vêtement est une robe courte, laissant donc apparaître la chainse, et possède de très amples manches.
Ce costume ne change pas beaucoup par la suite, jusqu’au milieu du XIVème siècle. A partir de ce moment, l’homme porte un pourpoint, un vêtement matelassé s’arrètant à la ceinture. On continue de porter les braies, que l’on recouvre de chausses couvrant la jambe du pied à la cuisse et maintenues par des aiguilles, des cordons ou des rubans.
Bourgeoise d'environ 1390
Par la suite, au XVème siècle, le costume se complique de plus en plus: il doit à présent changer l’aspect extérieur de la silhouette. Les coiffures deviennent extravagantes, les vêtements sont très ornés. Le costume Renaissance s’annonce.
Princesse en houppelande au commencement du XVe siècle
Début du XVème siècle (source: http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1535)
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Histoire de la mode – Partie I – 2 – l’Antiquité

Les millénaires passent et l’on entre dans l’Antiquité, première des périodes de l’Histoire, aux alentours de 3500 avant Jésus-Christ.
En Mésopotamie, c’est-à-dire à l’emplacement actuel de l’Irak et l’Iran (ancienne Perse), trois florissantes civilisations se côtoient: l’empire assyrien au nord, Sumer au sud et entre les deux, plus tardivement, Akkad. Ces trois peuples adoptent un pagne, couvrant le corps des hanches jusqu’aux genoux et dont l’extrémité est ramenée sur l’épaule. Ce sont des pagnes de peaux d’abord, puis des pagnes en tissu plissé. Le costume féminin est une tunique à manche courte, recouverte d’un châle drapé en forme de robe, dont seraient issus le style de drapés des magnifiques saris indiens actuels. Elles portent un manteau fait d’un tissu à longues mèches nommé le kaunakès, imitant le poil de chèvres. Le châle est également présent dans le costume masculin.
 <p>Statuette d’adorant.</p> <p> - next picture
Le costume sumérien masculin. (source: http://www.cliolamuse.com/spip.php?article456)
Les bijoux deviennent de plus en plus abondants, les tissus sont colorés et très décorés; les cheveux sont portés en chignons pour les femmes, frisés pour les hommes. Hommes comme femmes portent des sandales, et les populations montagnardes introduisent la chaussure fermée.
L’influence du costume sumérien se retrouve dans toute l’asie méditerranéenne, ainsi qu’en Asie mineure (Turquie actuelle), à Chypre et par ce chemin, en Grèce.
Ce costume évolue dans les régions montagneuses d’Asie (Capadoce et Anatolie en Turquie, Afghanistan, Turkestan, et Balouchistan). Compte tenu du climat (encore lui!), les populations de ces régions sont obligées de s’habiller chaudement: le pagne-jupon est recouvert d’une tunique courte pour les hommes, longue pour les femmes. Le châle perdure, mais il devient un manteau porté en hiver.
Le caftan apparait chez les Perses. Il est conçu pour la richesse de la cour impériale, la vie sédentaire, et surtout le climat très chaud qui règne alors.
En Europe, le costume romain est issu du costume grec: une tunique tombant jusqu’au niveau des genoux, une toge drapée selon un processus particulier. De même pour les femmes, leur vêtement vient de celui des grecques: une tunique de deux morceaux de laine assemblés, recouverte par une sorte de robe, la stola; enfin la palla, une sorte de châle, pouvait compléter l’ensemble. Les sandales sont universelles, mais les chaussures fermées existent aussi. Les Romains ont inventé la chaussette! elle servait à protéger du froid les soldats qui étaient stationnés dans le nord. Pour finir, le vêtement romain est influencé par les modes des populations conquises.
Mais ce sont les peuples des steppes qui apporteront une innovation majeure: le pantalon. En effet, chez ces peuples cavaliers (les Huns et les Scythes pour ne citer que les plus connus), l’aisance à cheval est primordiale. Tout le costume est donc conçu dans ce but.  Il est composé d’une casaque de peaux de rats, portée sur une tunique en lin. Une cotte de maille recouvre le tout. Des bottes assez épaisses pour se protéger des frottements de la selles sont portée sur un pantalon long. Enfin, ils portent un casque métallique par dessus un bonnet; des peaux de bouc autour des jambes complètent l’ensemble.
(JPEG)
Le temps passe, et l’Empire Romain s’est scindé en deux empires: celui d’Occident,dont la capitale est Milan puis Ravenne, celui d’Orient, à Byzance (premier nom de Constantinople, qui devient Istanbul sous l’Empire Ottoman).L’Empire Romain d’Occident s’écroulera à la fin du Vème siècle, laissant la place aux premières sociétés féodales. L’Empire Romain d’Orient, au contraire, survivra  jusqu’au XVème siècle, c’est-à-dire jusqu’à la chute de Constantinople, qui tombe entre les mains de l’Empire Ottoman.
Le costume byzantin généralise le pantalon pour les hommes: porté très serré, avec une tunique courte serrée elle aussi par une ceinture ornée. La tunique peut être tissée d’or et se porte sur une autre tunique, une sorte de chemise de corps. Pour les femmes, la tunique est longue et à manches étroites; une autre tunique très richement décorée la recouvre. Elles portent un voile et leurs cheveux sont rehaussés de bijoux.
En haut, l’Impératrice Théodora et sa cour (source: http://www.suite101.fr/view_image_articles.cfm/77243). En dessous, l’Empereur Justinien (époux de Théodora) et sa cour (source: http://ghtice.free.fr/byzance/enquetes/ravenne.htm) Mosaïques de Saint-Vital, Ravenne.
L’Antiquité se termine par la chute de l’Empire Romain d’Occident. Les provinces se soulèvent, les peuples « barbares » (qui portent la barbe, contrairement aux Romains) osent s’aventurer de plus en plus loin vers l’intérieur de l’empire, pillant, brûlant, massacrant. Finalement, le dernier Empereur, Romulus Augustule, est déposé par Odoacre, un chef germanique. A partir de ce moment, l’Europe est le théâtre d’incessantes invasions venues du nord et de l’est. Les envahisseurs maintiennent la plupart des lois et traditions héritées de l’Empire Romain. La langue elle-même, le latin bien sûr, est conservée quoique dénaturée par les influences de langues régionales. De petits royaumes sont créés, puis absobés par d’autres, à leur tour remplacés. Le Moyen-Âge (terme utilisé par les humanistes du XVème siècle), avec le système féodale, s’installe.
Le vêtement antique se décline donc de trois façon: costume sumérien composé d’un pagne et d’un châle; son influence s’étend notament dans toute la Méditerranée, les costumes grecs puis romains en sont dérivés. Plus tard, les peuples des steppes, cavaliers par excellence, apportent le pantalon qui leur est indispensable pour l’aisance à cheval (à noter que chez ces peuple, il est aussi porté par les femmes). Enfin, le costume byzantin généralise la tunique courte et le pantalon pour les hommes, la robe longue pour les femmes.
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Histoire de la mode – Partie I – 1 – La Préhistoire

Pourquoi et à partir de quand les hommes commencèrent-ils à se vêtir?

Les premiers vêtements furent probablement de cuir ou de peau. Au Paléolithique (terme venant du grec et signifiant pierre ancienne), il y a donc 300 000 ans, des analyses ont permis d’attester le travail du cuir par l’utilisation de pierres taillées (silex). Il y a apparemment eu des échanges de silex, d’ambre et de coquillages un peu plus tard, ce qui tendrait à prouver que déjà, les hommes de cette époque (les Néandertaliens), cherchaient à se parer. De l’époque du Solutréen, entre 22 000 et 17 000 ans avant notre ère, nous parviennent les première aiguilles à chas, fabriquées en os. Les techniques de couture commencent donc déjà à s’élaborer. Dans le courant de cette période, le Néandertalien disparait pour laisser toute la place à l’homme moderne (mais on pense que les hommes de Néandertal constituait de toute façon une population naturellement peu nombreuse).

Il y a 30 000 ans, l’Europe est en pleine période glaciaire. Terme plus qu’adéquat, car en effet, le continent est couvert de glace du nord à la Méditerranée, glace qui ne fond qu’environ trois mois par ans, en été. Le climat est donc un aspect déterminant dans l’adoption du vêtement: se protéger des morsures du froid est indispensable. A l’inverse, dans les continents au climat plus chaud, c’est une sorte de pagne qui prévaut, ainsi que des ornements plutôt que l’habillement.

Avant même de rentrer dans l’Antiquité, le costume sert déjà à exprimer une position sociale, une appartenance à un groupe, la richesse ou la puissance (qui finissent par se confondre).

Le tissage apparait également à ce moment, dans les zones tempérées. Là encore, une évolution se verra quant à la dimension des tissus, par rapport à la qualité du métier à tisser. D’abord très petits et cousus ensembles, les morceaux de tissus deviennent de plus en plus grands au fur et à mesure de l’amélioration des métiers.

Dés la Préhistoire, quatre éléments très importants  émergent donc: les techniques de couture s’élaborent avec l’invention des aiguilles; la parure est très tôt adoptée; le tissage apparaît; le vêtement tend à indiquer la situation de la personne qui le porte.

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Madame Grès

Madame Grès est née Germaine Emilie Krebs le 30 novembre 1903 et devient couturière en 1920, après avoir voulu se tourner vers la sculpture et la danse.

En 1933, avec Julie Barton en temps que directrice, et « Mademoiselle Alix » (le surnom de Germaine Krebs) en temps qu’associée, la maison Alix Barton ouvre au 8 rue de Miromesnil. 

La maison déménage en 1934; le nom se simplifie en « Alix ». « Mademoiselle Alix » en est la directrice artistique. 

En 1935, ses costumes aux drapés romantiques, pour la pièce de Jean Giraudoux, « La guerre de Troie n’aura pas lieu« , sont très admirés. 

Elle se marie le 17 avril 1939 avec un artiste russe, Anatolievitch Czerefkow (d’autres sources le prénomment Serge, si quelqu’un a plus de précision, elles seront les bienvenues!). Son nom de scène est Grès. 

Lors de l’exode, en 1940, elle se réfugie en Haute-Garonne avec sa fille Anne, née en 1939. Ses ateliers sont dans ce département, à Saint-Béat.  

En 1942, à cause de désaccords financiers, elle ouvre sa propre maison, « Grès ».

Les autorités allemandes lui font fermer boutique en 1944, à titre d’exemple. Ses drapés, trop couteux en tissu, sont interdits lorsqu’elle rouvre en mars de la même année. 

L’année 1945 lui sourit particulièrement: les figurines du Théâtre de la Mode qu’elle habille font le tour du monde. Elle est nommée chef costumière aux côtés d’Elsa Schiaparelli. 

949 la trouve décorée de la Légion d’honneur; elle habille Sylvana Mangano pour son rôle de Pénélope dans un film de Mario Camerini, Ulysse, avec Kirk Douglas. 

1958: premier parfum, Cabochard, inspiré d’un voyage en Inde effectué en vue de restructurer la production locale. 

Le 22 juin 1972 (elle a donc 69 ans), elle est élue à l’unanimité Présidente de la Chambre syndicale de la couture parisienne, fonction qu’elle gardera jusqu’en 1989, après quoi elle sera présidente d’honneur. 

Elle obtient le premier Dé d’Or de la couture en 1976, récompense créée par Jacques Cartier et décernée à Madame Grès pour sa collection A/H 1976 – 1977.

Elle est couronnée en 1978 d’une distinction à New York et d’une autre en Italie. Cette dernière la consacre « Femme la plus talentueuse et la plus élégante du monde de la mode ».

Création, en alliance avec la maison Cartier, de la première ligne de joaillerie en 1979. D’autres distinctions suivront les années suivantes, dont le titre de commandeur des arts et des lettres. 

En 1984,la maison Grès est cédée à Bernard Tapie, qui à son tour la revend à la maison Jacques Esterel. 

La maison Grès est exclue en 1986 de la Chambre syndicale, tout en conservant Madame Grès comme présidente. Cette exclusion résulte de cotisations impayées. 

Un jour de 1987, les trois étages des locaux Grès sont vidés pour loyés impayés. Destruction des mannequins et du mobilier à la hâche, robes et tissus jetés à la poubelle… 

Finalement, c’est le groupe japonais Yagi Tsusho Limited qui rachète la maison en 1988, et qui la possède encore aujourd’hui. 

Elle meurt le 24 novembre 1993, dans une maison de repos près de Toulon, et dans un grand dénuement.

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Exposition Madame Grès

J’ai visité cette très jolie exposition il y a peu. Voici un petit apperçu de ce qui vous attend!

On accède au musée Bourdelle par une rue qui descend à gauche de l’esplanade où se trouve la Gare Montparnasse, puis par une petite rue Bourdelle, tournant à angle droit, et au bout de laquelle on débouche sur un bâtiment de briques rouges, le musée.

L’exposition est constituée essentiellement de robes du soir et quelques tenues de jour. Les formes en sont toujours superbes: tailles ajustés, savants drapés ou plis, corsages très découpés, décolletés parfois surprenant quand on sait combien la pudeur était de mise à l’époque.  Au niveau des couleurs, eh bien… je suis restée assez sceptique! Les couleurs qu’elle utilisait sont toujours très crues: des violets, verts, bruns, jaunes, rouges, très durs, je pourrais presque utiliser le terme « agressif ». Il y a aussi des couleurs plus pâles mais quand c’est le cas, je les trouve assez ternes. Rarement des couleurs moirée ou irisées, jamais de couleurs un peu douces, ou brillantes et lumineuses (sauf bien sûr, quand elle utilise du blanc). Serait-ce dû au choix de la collection présentée? car en regardant sur internet, je constate qu’il y a quand même des couleurs bien plus douces. 

Une série de très belles photos, croquis ou dessins de mode complètent l’ensemble. J’en ai retenu une robe très spécialement belle, dont le bustier, savamment découpé et ajusté, est blanc, la jupe d’une extrême ampleur est en satin noir. 

Les robes sont joliment dispersées ou au contraire rassemblées en séries au milieu des sculptures d’Antoine Bourdelle, dont certaines oeuvres sont spécialement belles (bien que dans l’ensemble ce ne soit pas un style qui me plaise…). J’ai retenue parmi elles, en pensant à l’actuailité, un bas relief en bronze, je crois, s’intitulant « Le cauchemard de la guerre ». 

L’exposition se termine par de grands panneaux donnant la biographie de la couturière, et un film la mettant en scène, mais il y avait tant de monde et l’accoustique était si mauvaise que je n’ai pas eu la patience de rester. 

Je concluerais en recommandant cette exposition, longue, belle et bien documentée. Toutes les informations pratiques sont par ici.

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